Bête consommateur ou consommateur β
Je vous parlais il y’a peu de la suppression des DRM des plates-formes de téléchargement légal. Je proposais donc 5 choix tous plus “farfelus” les uns que les autres. Farfelus au premier abord, seulement au premier abord. Malheureusement, tout ce qui va suivre n’est que la triste vérité, il va falloir commencer à sérieusement prendre conscience du danger.
§C’est pas bien de vouloir contrôler entièrement la chaîne musicale (du studio jusqu’aux oreilles des consommateurs)
On nous a barratiné je ne sais combien de fois que les DRM étaient la réponse au piratage. Avec les DRM, plus personne ne piraterait et les majors renoueraient avec une courbe de bénéfices en progression. Que nenni.
Le but des DRM est de contrôler le consommateur. Voilà c’est simple, concis et difficile de ne pas comprendre. Comprendre quoi ? Qu’on ne vous en veut pas à vous mais à votre portefeuille. Les honnêtes gens paieront indéfiniment les salaires de celles et ceux qui ont organisé la propre obsolescence de leurs produits. C’est pas formidable ça ? Il faut vraiment comprendre qu’on n’achète plus un bien mais un droit d’écoute. Droit qui est annulé en cas de fermeture du service ou de l’annulation de l’abonnement. TOUT est prévu pour que le consommateur ne l’apprenne jamais ou bien à ses dépends.
Alors par pitié, n’achetez jamais sur ces services de téléchargements s’il y a des DRM. On devrait pouvoir toujours profiter d’un bien que l’on a aquis. Imaginez qu’on vous sucre votre voiture Renault parce qu’au bout de 3 ans, vous avez préféré effectuer la révision annuelle chez un indépendant.
§Inciter les pirates de consommateurs à acheter
Retirer les DRM, c’est également faciliter l’accès aux fichiers protégés. Un consommateur averti préfèrera récupérer de manière illégale sa musique ou ses films plutôt que de se farcir des protections qui font tout sauf l’arranger. On aura beau vouloir acheter des clips ou des films sur iTunes, encore faut-il avoir un baladeur numérique Apple (tout autre baladeur vous enverra bouler tout simplement).
Après tout, acheter un media sans DRM c’est comme si on possédait le support original que l’on aurait copié sur son ordinateur ou baladeur numérique.
C’est une solution plus qu’acceptable qui va dans le bon sens.
§Les DRM au contraire, ça freine les ventes
Pour nous convaincre du bien-pensé des DRM, les majors ont pris 2 courbes :
- courbe des ventes de CD : en baisse
- courbe d’utilisation des réseaux P2P : en hausse
Les DRM étaient là : ils freineront le P2P et donc fatalement, les ventes de CD repartiront à la hausse. Le jeu de l’autruche.
En quoi les DRM freineraient le P2P étant donné que les fichiers sur les réseaux P2P sont déjà sans DRM ? Ils ne pouvaient gêner que ceux achetant des fichiers protégés. Il n’y a que les non-acheteurs qui ne sont pas lésés dans l’histoire.
Résultat, au lieu de consommer avec du DRM, le piratage, lui, continue. Ceci dit, je ne mettrai pas ma main à couper que les fichiers sans DRM améliore la situation. Le problème s’est sûrement déplacé ailleurs … Qui a dit la qualité des productions actuelles ?
§Davantage d’interopérabilité entre les plates-formes de vente
Être réglo et acheter avec du DRM c’est bien mais je fais quoi de mon fichier Windows Media avec mon iPod ? Et avec mon baladeur MP3 acheté à 50€ dans le commerce qui ne lit que les MP3 (non protégés) ? Les catalogues des services en ligne sont différents, incompatibles et loin d’être exhaustifs qui plus est.
Sans DRM, seuls les formats (WMA, MP3, AAC et j’en passe) compteront et c’est déjà beaucoup. Pour rappel, le MP3 est le format le plus répandu. Autant oublier de suite le reste.
§Faire ch**r Pascal Nègre
Humour. Ceci dit, il y a pas mal de raisons de ne pas aimer le président d’Universal Music.
Voilà pour les explications. Il y aurait de quoi en écrire des bouquins sur les DRM mais on va passer à un constat plus général. Si celui des DRM faisait déjà peur, celui-ci est encore meilleur.
§Le consommateur, testeur grand public
Une des raisons pour lesquelles je n’achète plus aucun produit technologique lors de sa sortie découle de ce titre. On pouvait le soupçonner, on pouvait lancer des tas de théories du complot comme quoi on se fait spolier, on pouvait aussi se convaincre que la première série est toujours moins fiable que les suivantes.
C’est désormais officiel, le consommateur est un testeur de laboratoire. Cela se voit plus ou moins selon les secteurs d’activité mais le dernier exemple en date pourrait être celui de la télévision HD, la copine de cette fameuse télévision du futur.
La HD est un sombre merdier (pardonnez-moi l’expression) où le consommateur est noyé sous un déluge de caractéristiques techniques. Mais sans être calé sur le sujet, difficile de faire son choix tout seul. Entre celles privées de décodeur HDCP (pour le cryptage des données, et donc incompatibles avec une Playstation 3 par exemple) et celles qui affichent mal les images malgré leur label HD Ready, fleurissent les problèmes où se répètent les mots incompatibilité, bug, pas comme prévu, dégradation et mises à jour.
Demain, nos télés seront en réseau avec votre demeure ; il faudra les mettre à jour pour régler les problèmes d’incompatibilité de votre modèle avec certains films dans certains formats d’affichage.
Avant de succomber aux doux chants du marketing, posez-vous les bonnes questions, renseignez-vous. Par pitié, réfléchissez.