☕️ Journal : Ma première heure de colle
Lors de la quatrième session avec JJ, je raconte une épiphanie.
Ça concerne le moment où j’ai réalisé que j’étais prisonnier, et que je me suis échappé à ma manière en créant un système de croyances dans lequel je me suis développé.
On jouait ou échangeait des cartes dans la bibliothèque du collège, quand j’étais en 5ème. La surveillante nous surprend — ne ne se cachait pas, on pensait être dans notre droit, et je n’ai pas souvenir qu’on dérangeait en faisant du bruit.
Je trouvais que cette punition ne servait à rien, je n’ai rien appris si ce n’est que cette règle était arbitraire. Lorsqu’il a fallu montrer le carnet de correspondance aux parents, j’ai trainé des pieds et je ne me souviens pas de l’échange.
Ça a alimenté mon sentiment d’étrangeté : je me faisais gronder pour quelque chose sans qu’on s’intéresse vraiment à ce qui s’était passé. Ce n’était pas grave. C’était rien.
Mais j’ai vécu ce sentiment d’injustice comme un moment critique où j’ai commencé à questionner les règles en place, à les contourner, à sélectionner celles auxquelles je crois et celles qui m’encombrent.
Cette première heure de colle, c’est la crise entre le moment où j’obéis aux règles et le moment où je crée mes propres règles, tout en renvoyant ce que veulent entendre les personnes qui m’envoient des injonctions.