☕️ Journal : Revenu de Lurs

Je me suis rendu pour la première fois aux Rencontres de Lure, dans le village perché de Lurs, dans le Lubéron.

Ce qui m’a marqué :

  • le calme du lieu, le temps libre et la qualité de la nourriture ;
  • la présentation des étudiant·es de l’École Supérieure d’Arts de Pau ;
  • les prénoms sont socialement distinctifs — les cadres donnent la tendance ;
  • la rencontre avec Océane, sa fonte Typefesse et l’outil pictographique réalisé pour illustrer une pièce de théâtre ;
  • l’unité de mesure “point” (unité pt en CSS) correspond au “point de taille” des caractères fondus dans le plomb, environ 0.37mm — c’est le point Didot ;
  • les effets de la politique sur les arts graphiques — via le kitsch (plus y’en a, plus le dictatorial est présent) et le style typographique (plus l’art prend ostensiblement de la place sans utilité aucune, plus l’hégémonie du pouvoir est à l’œuvre — typographie, l’arc du Triomphe ou les piscines individuelles, même combat) ;
  • plusieurs personnes m’ont remercié pour les billets où j’expose mes vulnérabilités — ça donne autre chose à voir, autre chose à penser et ça les aide à prendre du recul — je ne m’y attendais pas.

Je suis reparti avec :

  • le retour de l’autoritarisme ? dans ma liste d’écoutes ;
  • une meilleure connaissance des fontes variables — la présentation David Jonathan Ross était exemplaire ;
  • la satisfaction d’une mise en production, fruit d’une collaboration avec Julie, Benjamin et l’équipe du Médialab ;
  • une page Talks — rafraîchie — qui reflète mieux ma tendance à donner moins de présentations et davantage de workshops ;
  • des discussions chouettes avec des gens chouettes ;
  • le sentiment d’être davantage ancré en moi-même ;
  • quelques insomnies qui ont été sources d’écriture, de verbalisation d’idées et de hontes ;
  • le plaisir d’y être allé et reparti en auto-stop.

Et une citation d’Émilie Rigaud, à propos de son processus de création de polices de caractère :

Je fais quelques allers-retours entre clavier et main, pour être libre et laisser place à l’accident.

Une autre manière de créer en se connectant à soi-même.