☕️ Journal : Observer mes émotions
Je suis longtemps — 35 ans — resté à un stade « intuitif » de compréhension de mes émotions. Je savais à peu près ce qu’il se passait, mais je naviguais à vue. J’allais vers les choses qui me font du bien (la marche, le calme, les environnements naturels) et je fuyais les choses qui me font du mal — par réflexe plutôt que par compréhension.
Sur un temps long, je peux naviguer. Mais sur un temps court à immédiat, je restais tributaire d’un mode « réactif », variable en fonction de mon énergie disponible.
Le travail thérapeutique du moment et le groupe d’hommes m’aident à progresser dans la compréhension de mes émotions, en faisant quelque chose que je pensais faire (depuis Sud Web 2015 mais en fait non) : m’arrêter et lire les émotions en utilisant mon corps.
Les ressentis corporels sont comme des index dans une cartographie émotionnelle : ça pique au bout des doigts, ça fait chaud, j’ai une sensation de larmes dans les paupières, ça comprime dans le thorax, le ventre est noué, y’a une barre horizontale dans l’estomac, j’ai froid aux orteils, etc.
Si je ne sais pas ce qu’il se passe maintenant, je peux le relier à une situation passée à laquelle je rattache ce sentiment. Je peux me repasser le film de ce qu’il s’est passé. Je peux relier le malaise passé au malaise actuel. C’est comme du théâtre-forum, mais ça se passe dans ma tête et où je décide de (re|dé)jouer la situation différemment, là, maintenant.
Depuis que je passe du temps à observer — pendant une discussion, et après coup — au lieu de réagir directement, ça entraine le mécanisme de verbalisation de mes ressentis.