☕️ Journal : Je (ne) suis (pas) un homme
Une question a été posée à tout le monde lors du dernier groupe d’hommes : “qu’est-ce qui fait que tu te sens homme ?”.
En inspectant mes pensées et mes ressentis, j’ai connecté avec plusieurs expériences vécues :
- Vers mes 8 ans, j’étais assis sur un banc à côté d’autres enfants. L’un d’entre eux me dit “Ne croise pas les jambes, les garçons ça garde les jambes droites” ;
- Adolescent, je pensais que les filles ne s’intéresseraient pas à moi, parce que je ne me sentais pas comme les autres garçons ;
- Jeune adulte, je me suis fait draguer par deux drag queen et j’ai trouvé troublant ce mélange de masculinité et de féminité dans un même corps ;
- Adulte, je découvre le blogue qui documente la transition identitaire de Michelle Blanc et je me dis que quand même, cette frontière homme/femme est floue, voire flouée.
Ce qui était flou était désormais clair : je ne me suis jamais senti homme, je me sens vu comme un homme et je me sens “en vie”. Je me raccroche à ce que dit Paul B. Preciado : ma paire de couilles est la partie homme, le reste de mon corps est neutre.
Cette verbalisation m’a soulagé car après coup, j’ai mieux compris pourquoi je ne cherchais pas à “être comme les autres”, et que ça représente une des manifestations de ma lubie à “ne pas être catégorisé”.
Je suis quand même conscient que je bénéfice du privilège du mâle blanc qui vit dans son pays natif, et que mon vécu n’annule pas la perception ni les attentes sociales qu’elle se fait de “moi-homme”.