☕️ Journal : Covoiturer avec une personne ayant des propos racistes
J’étais récemment au volant d’une voiture pendant 4h, le temps d’un trajet Paris-Auvergne. J’étais content de covoiturer un papa pour qu’il partage du temps en famille.
À peine dépassé le périphérique de Paris, je ressentais toute la tension emmagasinée dans mon corps : j’avais déjà envie de le faire descendre du véhicule. « Les blacks », « Pardon de le dire, mais les blacks », « les Rastas », « ces personnes qui le savent pas parler français ni attacher leurs ceintures », « ce sont des fainéants qui passent leur temps à fumer et à prendre du crack » — c’était le florilège de racisme ordinaire à propos des habitants de Saint-Martin. Des propos sortis sans gêne dans les 20 premières minutes du trajet — et qui se sont poursuivis lorsqu’ils n’étaient pas interrompus par une sieste.
Je n’étais pas à l’aise avec cette personne, et pas non plus avec l’idée de le mettre « à la porte ». Trop radicale/impulsive comme réaction ?
Si je ne veux/peux pas revenir sur ma décision, je peux choisir de ne pas réitérer un tel co-voiturage dans le futur. C’est ce que j’ai décidé d’écrire, verbaliser mes ressentis et rendre visible ce qui est passé sous silence :
(…) Personne sympathique mais dont les multiples propos racistes m’ont gêné et laissé un goût amer de colonialisme nauséabond.