☕️ Journal : J'aime ce contact
Ce texte est tiré d’une session d’écriture lors du stage Jouir sans entraves. Trois jours pour explorer les entraves personnelles et politiques de notre rapport au(x) corps et à nos sexualités.
Ce texte a été écrit après avoir produit un arbre généalogique de notre trajectoire de vie ; une application de sociologie clinique.
J’aime ce contact. Cette aventure spéléologique.
Dans les entrailles de mes ressentis, sans les entraves de mes pensées. Le flic normatif. La Stasi capitaliste. Le KGB de la morale.
Sans entrave ou presque : quelques agents de la pudeur trainent. Avec leur horde de tristesse, prêts à me bondir dessus si je commets un impair.
Si l’impair tombe, je me mets à nu. Ma tête, ce flic, hurle que je suis nu_l_. Papa tais-toi ! Là, j’aurais aimé ton silence. Las, j’aurais aimé que tu parles là où il y a eu silence.
Le nu sans le nul. Mes lèvres. Tes lèvres. Tes lèvres. Toutes ces lèvres. Ça va. Ça vient. Oh ce va-et-vient. C’est bien, et c’est pas rien. Je sens que ça vient…
Tout nu dans ma spéléo intime—Timothée, j’ai enfin trouvé une signification à mon second prénom.
L’intimothée est politique comme disait l’autre.
Parce que Thomas il en a marre de jouir sans betterave. Viens là que je te mange tout cru. T’es nul. J’annule ma nullité. J’tombe dans ma nudité. Mes envies. Les miennes. Celles des autres. Mes regards. Tes regards. Vos regards.
Je dis non à la police.
Je dis oui à la peau qui glisse. Contre moi. Contre toi. Contre vous.
Ce contre, cette entrave, je la garde.