☕️ Journal : Vernis
Je me souviens terminer l’écoute de l’épisode fringué comme une tapette du podcast Camille, et de m’interroger sur les vêtements et les apparences.
J’adore mes vêtements parce qu’ils sont confortables, pratiques, et ne contraignent pas mes mouvements. Parce que je peux passer de la ville à la randonnée sans me changer. Parce qu’ils ne suscitent pas de questions non plus — ils sont associés à mon genre, et à la perception de mon orientation sexuelle attendue.
Alors qu’est-ce que j’essaie ? Qu’est-ce que je peux m’approprier, en faisant un tout petit pas ? C’est là que je pense au vernis à ongles.
Ça serait quoi mon choix pour en porter ? Quelles couleurs ? Quel procédé de fabrication ? Quels procédés d’application ? Quelles temporalités ? Ça fait quoi le regard des autres ?
Je passe volontairement sur l’aspect technique et éthique (de l’industrie) du vernis.
Les ressentis ont été fluctuants selon les cadres dans lesquels je m’exposais — en visio, dans la rue, au comptoir du ciné, des personnes avec qui j’ai des conversations intimes ou pas, des ami·es du travail… moi-même.
Les hommes cisgenres n’en parlent peu/pas. J’ai eu davantage de compliments de la part de femmes. Que ça soit en terme de couleurs, et de disposition. Elles exprimaient davantage leur curiosité.
J’ai aimé les regards des enfants, leurs questions à leurs parents, et l’embarras de ces derniers à répondre à leurs “moi aussi j’en veux comme lui !”.
J’aime les conversations que ça crée, les absurdités que ça révèle au quotidien. Quand c’est verbalisé en réaction, j’entends que c’est associé au fait que “j’étais en soirée dans la grande ville”, “c’était forcément en soirée” ou encore que “ce sont les filles qui m’en ont mis”.
Quand je ramène la surface du corps décorée à l’importance/fréquence/omniprésence des croyances associées, je me dis que c’est un tout petit pas à chaque nouvelle conversation, ou idée que ça sème dans la tête de quelqu’un·e.