☕️ Journal : Alerte sur l'eau

Je le salue et lui demande comment il va.
Il répond du tac au tac :

C’est dur. Ça va être un été difficile.
On est en bout de ligne [d’irrigation], on n’a quasiment pas d’eau. Les récoltes c’est galère. Les animaux galèrent, c’est à peine s’ils mangent.

Le premier arrêté sécheresse est tombé mi-avril. Le niveau 2 de l’alerte est décrété fin mai. Il n’y a que 3 niveau — le 3ème étant sobrement intitulé “crise”.

La pression des pompes d’irrigation a été réduite par le syndicat afin d’éviter les abus. Quand t’es une ferme en bout de ligne, tu as droit aux dernières “miettes”. Même avec du goutte à goutte.

C’est dur pour le moral.


Arrive un·e client‧e.

La personne vilipende Macron. La guerre en Ukraine c’est à cause de lui. C’est à cause de lui que le gaz augmente.
Comment est-ce qu’on va se chauffer ? Comment est-ce qu’on va rouler ? S’il le faut, on mourra sous des tapis de bombes russes.

On aura soif bien avant que les bombes nous tombent dessus.


Une restriction en ##eau potable## a été lancée dans un village voisin dès le mois de mai.

L’eau peine déjà à trouver le bout du robinet de certain·es habitant·es. Mi-juin. Deux mois plus tôt que “d’habitude”.

Une situation qui se tend plus tôt, avec davantage de personnes à relier au réseau du fait d’une démographie continuellement positive depuis des années.