☕️ Journal : Le cantonnier

La porte de la voiture s’ouvre, il me demande ma destination.
Ça tombe bien, il passe par là.

En fait, il habite juste au-dessus de cet endroit, au bout d’un long chemin en terre. Ça fait 30 ans qu’il me dit.

30 ans, sans eau courante ni électricité.
La maison, il l’a construite petit à petit. Il y est bien.
Bon, quand ça vente fort, il y a bien une tuile ou deux à replacer pour éviter les infiltrations d’eau.

Ça demande de la maintenance. dit-il, pour conclure ce paragraphe.

Il a accepté un boulot de cantonnier — lui qui aime tant la solitude. C’est plus confortable et sécurisant à son âge, avec son corps d’aujourd’hui — je travaille depuis mes 16 ans.

Enfant, il est invité avec son père chez une voisine. Elle s’est construite sa propre maison, vivait des légumes de son jardin et d’échanges avec son voisinage.

C’est ce jour là qu’il a su qu’une autre vie était possible, et qu’il ferait probablement pareil.

On arrive à destination,
Il me dépose,
Je le salue la main sur le cœur.