☕️ Journal : Vigipirate
Dans le train, j’écoute une annonce, le genre de celle qu’on connait tellement qu’à l’instar d’un bloqueur de pub, on l’efface aussitôt.
L’annonce vocale mentionne que le plan Vigipirate est en vigueur—parce que les bagages sans étiquettes, tout ça tout ça.
Une visite de page Wikipédia plus tard, je réalise que ce plan m’accompagne depuis plus de 30 ans. Les trois quart de mon existence de vie.
Je ne sais pas si c’était lié aux attentats (caractère éphémère) ou à la définition du mot « plan », mais je me racontais qu’un plan, ça avait un début et une fin, comme dans un projet.
Je conçois peu pas du tout un corps en état de vigilance permanent. Ou alors si, trop bien : ça use, ça produit des cancers, on écoute de la merde, on dit de la merde—quand on analyse sous le prisme de la vigilance. C’est l’équivalent d’un système réactif dans un cadre interactionnel peu sécurisé.
D’ailleurs, c’est ce qui a l’air de se produire sur les corps et les esprits des soldats mobilisé‧es. Fatigue, usure, épuisement. Un bel acte de comédie sécuritaire dirait David.
J’ai du mal à évaluer ce qu’on a évité comme galères avec ce « plan », parce que je ne vois que les balles et coups de couteaux qui sont passées entre les mailles du filet.\
La mesure d’impact d’État planificateur.
Ce morceau de texte écrit, je peux refermer cet onglet de navigateur qui restait ouvert en guise de mémo. C’est glisser le livre « Caliban et la sorcière » dans mon sac qui m’y a fait penser.