Le licenciement

J’ai déjà parlé du travail au travers des entretiens d’embauche, de période d’essai avortée, de CV ratés.

Mais comment perdre son emploi ? Quelques signes ne trompent pas et il est bon de savoir reconnaitre les signes précurseurs pour flairer le danger.
Soit vous changez, soit on vous change.

Passé la période d’essai, on pourrait croire que l’emploi à vie est arrivé, qu’il n’y a plus de raison d’être remercié. Pourtant je réalise aujourd’hui que pour mériter son salaire, il faut constamment être aux aguets. Provoquer l’acharnement du patron est une bien mauvaise chose.

Voici concrètement des éléments qui ont valu à une personne occupant le poste de développeur Web de prendre la porte. Ca a beau paraître cool de prime abord, Internet étant ce qu’il est, se mettre à la page constamment est indispensable.

§Manque de rigueur

Plus vous êtes rigoureux dans votre travail, moins on pourra vous reprocher quoi que ce soit. Travailler c’est bien mais travailler en se blindant contre les mauvais retours c’est mieux.
Concrètement, quand on prend note d’une chose à faire et lorsqu’on l’approuve, il faut pouvoir justifier de son absence. Pourquoi le travail n’a-t-il pas été réalisé ? ou Pourtant tu l’avais noté sont autant de pics lancés à votre encontre. En répondant Je ne sais pas, c’est déjà monter la moitié de la potence.

Quand on travaille seul ou dans une équipe et que l’on a des comptes à rendre, il faut impérativement être carré dans ce que l’on fait. Si l’on n’est pas rigoureux dans son travail, comment l’être avec les autres ? Et si vous pouvez tolérez vos propres errements, il ne faut pas compter sur l’éternelle clémence extérieure.

Quelques cas où le manque de rigueur est flagrant :

  • lors d’une réunion de travail, plusieurs personnes prennent des notes sur ce qui doit être réalisé. Si vous êtes l’exécutant et que vos notes ne recoupent pas les notes des autres participants, il y aura forcément un problème par la suite. Bien prendre les notes évite d’avance un futur conflit de non-réalisation ;
  • une note a été prise mais n’a pas été mise en oeuvre. L’oubli d’un écrit ne bénéficie de quasiment aucune tolérance, surtout s’il n’y a pas d’excuse crédible. Une prise de note passe obligatoirement par une relecture et une reclassification des informations. Ca évite les notes qui trainent sur plusieurs feuilles sur des positions éparses ;
  • une note a été prise mais n’a pas été respectée. Si c’est mieux on peut ne pas vous le reprocher (tout dépend avec qui on travaille) mais si ce n’est pas le cas, un point négatif sera apporté à votre crédit. Pourquoi a-t-il pris cette liberté ? On lui avait pourtant dit …. Quand on a un doute ou qu’une précision s’impose, il faut demander. Se terrer dans son coin n’apportera rien de bon et encore moins une réponse au problème.

§Manque de méthodologie

Je dirais que la méthodologie va de pair avec la rigueur. Une bonne méthodologie balise votre travail et évite de perdre trop de temps sur des situations inconnues. En un sens c’est une rigueur dans votre analyse et votre raisonnement. Lorqu’on réalise une tâche, il est toujours important de prendre du recul vis à vis du travail effectué pour en déceler les carences et les corriger par la suite. Si vous n’arrivez jamais à vous souvenir de votre cheminement, peut-être que dérouler ce cheminement sur un papier au fur et à mesure aidera à analyser les problèmes.

Quand on butte pendant une demi-journée sur un problème qui parait anodin, que l’on sent soi-même qu’on rate le problème de peu et que le problème se résoud par l’intervention d’un collègue n’ayant pas pris part au travail en moins de 5 minutes, ça c’est un problème de méthodologie. Parce que si quelqu’un arrive à comprendre plus rapidement que vous comment vous avez travaillé et là où vous avez pêché, ça peut passer une fois mais pas systématiquement.

Un conseil : ne pas marquer méthodologie sur un CV quand on n’en a pas.

§Pratiques dangereuses

Quand on développe des applications pour une entreprise, il doit être évident qu’il faut adopter une organisation de travail. Si l’entreprise qui vous emploie n’a pas de recommandation, observez les collègues et à défaut, organisez-vous vous-même. L’utilisation des ordinateurs rend suffisamment flexible et aisée la classification de fichiers pour que l’on s’en passe. Le nom d’un dossier devrait être décrit par les fichiers qui le composent. Un dossier fruits contenant fraise, poire et pétrole a peut-être un soucis.

Une fois le travail terminé sur son poste de développement - le travail comprend bien évidemment les tests de fonctionnement -, vient alors la phase de déploiement sur une ou plusieurs machines. Quand on touche (que ce soit physiquement ou virtuellement) à du matériel utilisé en production (des gens travaillent et utilisent ces ressources), rien ne doit être fait au hasard et sans avoir été vérifié au préalable, surtout quand ça implique des suppressions de données.
Quand on n’est pas sûr, on s’abstient, on re-vérifie et éventuellement on demande. Je ne dis pas ça parce qu’une base de données (contenant des suivis d’incidents qui plus est) a été supprimée dès le premier jour. On remerciera la sauvegarde pour son utilité.

§Savoir se remettre en question

Le dialogue en entreprise n’est pas nécessairement une chose aisée. Les acquis des uns ne le sont pas forcément pour d’autres. La culture d’entreprise varie du tout au tout d’un employeur à un autre donc il faudra composer de manière différente. Certaines entreprises vous apporteront l’aide qu’il faut, d’autres non. Certaines entreprises voudront un travail autonome, d’autres non.

Quoiqu’il en soit, lorsque vous êtes convoqué(e) (avant ou après votre période d’essai, peu importe) pour discuter de votre travail, c’est le coup de semonce. Il est d’ailleurs peut-être déjà trop tard pour vous car vos collègues n’auront qu’une envie, appuyer sur la détente, celle qui pointe vers votre tête. Ca ne vous aidera pas à être rassuré car que vous agissiez bien ou pas, seules les erreurs seront remarquées. Travailler bien est normal, mal travailler ne l’est pas.

Le jour où tous vos gestes sont critiqués, que l’on vous demande des rapports écrits sur votre travail, sachez qu’il est urgentissime de comprendre ce qui ne va pas avec vous, avec votre travail. Les critiques, de mauvaise foi ou pas, sont basées sur ce qui est attendu de votre travail. Si vous estimez votre travail correct (mais sans y avoir trop réfléchi) et qu’en haut on vous sermonne le contraire, prendre un peu de temps avec vos collègues pour déminer le terrain peut s’imposer.

§Le mot de la fin

S’il y a une chose à remarquer c’est que la communication est au centre de tout : ce que vous notez de la communication des autres (le travail à faire), la communication que vous faites de votre travail (votre retour sur le travail demandé) et la communication que vous faites avec vous-même (la méthodologie) sont des éléments essentiels pour votre survie en entreprise.

Le changement doit venir de vous, c’est à vous de vous adapter à l’entreprise et non l’inverse.