☕️ Journal : La femme à la caravane
Je repense régulièrement à ce jour où on revenait d’une baignade dans la rivière, quand on a embarqué en auto-stop une femme qui trainait son caddie en bord de route.
D’habitude elle faisait le chemin à pied, mais ce jour là, il faisait trop chaud et elle ne se sentait pas en condition pour y arriver.
Elle est dans la région depuis un bout de temps, mais dans ces parages là que depuis peu. Récemment, on lui avait brûlé sa caravane — son “chez elle”. Elle ne comprenait pas pourquoi tant de haine. Plusieurs fois on l’avait obligé à aller “ailleurs” — elle cherchait pourtant à se faire discrète et à n’embêter personne, pour continuer à vivre une vie où elle ne doit rien à personne.
Au bout du champ, derrière la décharge, sa caravane gênait pourtant. Elle s’inquiétait, se demandait si elle serait réparé pour l’automne, pour l’hiver. Elle se disait à bout de force.
7 kilomètres plus loin, au lieu de dépose, elle nous propose des œufs, à prix libre.
Elle trouve la force de sourire et d’attendre une autre personne, en profitant des lumières du soleil couchant et de la fin d’été approchant.