☕️ Journal : Comment continuer à y croire ?

David conclut un paragraphe avec cette phrase : “Comment continuer à y croire ?”, tout en vivant le “sentiment d’être dans un monde qui n’évolue que très lentement” en lisant de vieux livres.

Un jour j’ai arrêté de me dire “mais à quoi bon ?”, quand j’ai arrêté d’avoir “l’attente d’un monde meilleur”. Quand j’ai arrêté de vouloir le changer à un niveau qui me dépasse. Quand je me suis focalisé sur ce que je donne autour de moi (géographiquement parlant), et comment ce bout s’intègre dans d’autres mille-feuilles (administratif, historico-culturel). Quand j’ai commencé à dédier du temps et de l’argent à des choses qui ont trait à la vie, au vivant.

Vivre dans une petite ville (< 10000 habitant·es) m’a également beaucoup apaisé. Les limites sont plus claires. La vocation est celle du temps présent — à peine d’anticiper demain. La “fédération” des idées et des personnes se mesure aux distances de déplacement des individus qui habitent dans les parages.


Lire de vieux livres me rappelle que le monde existait, vivait et souffrait avant même ma naissance. Ça me rappelle que la construction de ma compréhension du monde s’est faite dans ce même monde qui se construit. Ça me rappelle que je n’avais pas de “combat” avant d’en choisir un, parce que je n’ai jamais été opprimé pour qui j’étais[1]. Choisir son combat est aussi un truc bourgeois — au sens où j’en ai le choix, que je n’en hérite pas, et qu’y mettre de l’énergie m’emmènera peut-être “plus loin dans ma vie”. Un combat qui n’est pas choisi permet à peine de s’en dépêtrer. C’est celui que je vis avec la catastrophe écologique de notre société.


  1. En fait si, une fois : parce que j’avais de bonnes notes au collège. J’ai préféré laisser tomber les bonnes notes pour me “fondre” dans la moyenne, et pour me rebeller face à des règles parentales qui étaient les leurs, pas les miennes. C’est anecdotique, au sens où ça n’est pas une oppression systémique — contrairement à la misogynie, le racisme, la transphobie, etc. ↩︎