Comment j'ai préparé et optimisé ma recherche d'emploi

A l’heure qu’il est ma lettre de démission a été expédiée et reçue. C’est l’aboutissement de plusieurs mois d’anticipation et de préparation pour un changement délicat puisque passée cette première expérience professionnelle, tout contrat signé oriente davantage son destin ou ce que l’on appelle plus professionnellement une carrière.

Je vous livre ici les clés de ma réussite, a priori inédite puisqu’entièrement basée sur de la communication, de la présence et de l’image de marque. J’ai utilisé tous les outils à ma disposition pour me mettre en valeur. Et je peux vous dire qu’il y a des reconsidérations à faire sur des outils Internet soit disant inutiles ;)

§Anticiper et convertir sa propre démotivation

Période estimée : avril/mai 2007

Que ce soit en amour ou au travail, je commence à croire au fameux cycle des trois ans : un an pour s’adapter, un an pour performer, un an pour transformer. Cette dernière année est la plus marquante puisqu’elle déterminera le renouvellement du cycle.

Apprendre et améliorer font partie de mes leitmotiv liés au travail (et même en dehors d’ailleurs). J’avoue cependant que plus particulièrement depuis le début de cette troisième année, j’ai ressenti un fort besoin d’apprendre. Ce nouveau besoin est entré en conflit avec une certaine lassitude au travail et une envie de changer pour m’épanouir davantage.

Avant d’avoir envie de baisser les bras, j’ai converti ce raz-le-bol général en volonté de changer. J’ai donc décidé d’utiliser Internet pour me mettre en valeur : blog, réseaux sociaux, micro-blog et rencontre de personnes issues du milieu.

§Définir ses cibles et ses objectifs

Période estimée : mai 2007

C’était donc décidé, j’allais changer de travail. Avant de me lancer tête baissée dans une simple recherche d’emploi, j’ai pris le temps de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, d’analyser mon parcours et ainsi deviner dans quelle direction je me rendais.

Etant développeur Web sensibilisé à bien des causes (logiciels libres, accessibilité, validité du code, sécurité, bonnes pratiques etc.), mon domaine de prédilection est Internet. Internet c’est bien mais c’est vaste alors quelles sont les composantes que j’aimerais retrouver ? Du développement bien sûr, être entouré de personnes meilleures que moi capables de m’aider à formaliser des connaissances et des lacunes, du conseil et de la formation.

Ce besoin dessine plusieurs structures d’entreprises susceptibles de me plaire et d’être intéressée par mon profil :

  • l’agence Web : l’entreprise a priori idéale pour mes compétences ;
  • la SSII : l’organisation la plus carrée mais pas forcément la plus cool ;
  • la start-up : un rêve de gosse depuis l’apparition de la première bulle Internet

La problématique à résoudre : trouver les meilleures d’entre elles, montrer le meilleur de moi-même et croiser les doigts pour avoir eu de raison de placer la barre aussi haut.

Aperçu de mon CV

§Se créer une présence en ligne : CV, blog, veille et réseaux sociaux

Période estimée : juin à juillet 2007

L’avantage d’Internet, c’est la facilité avec laquelle circule l’information.
L’inconvénient d’Internet, c’est que l’information circule facilement donc forcément, beaucoup d’informations circulent. Difficile de s’y (faire) repérer à ce moment là.

Le CV est la pièce maîtresse qui doit résumer ma vie, mon expérience et mes aspirations. En lisant mon CV le recruteur doit comprendre d’où je viens, ce que je connais, ce que j’ai apporté et éventuellement ce vers quoi j’aimerais aller. Il est vraiment important de montrer que je ne se contente pas de mon job quotidien et que je comprends le recruteur en lui facilitant la lecture.
J’ai pour ma part essayé d’allier originalité et sobriété car si les paillettes et autres fanfreluches peuvent être tolérées, au final ça reste une question de goût et peut potentiellement causer du tort. C’est en refaisant mon CV que j’ai commencé à davantage m’intéresser aux microformats (avec hResume) et à la sémantique et de réaliser que l’interprétation des CSS de type print, c’est pas gagné.
Bilan des courses pour le CV : il est consultable en ligne, imprimable à souhait et plutôt complet à lire. Une formule gagnante vu qu’il a déjà inspiré au moins une personne.

Deuxième pièce maîtresse de ma présence en ligne : le blog. J’ai doucement réorienté celui-ci vers quelque chose de plus “pro” pour ne pas avoir honte que mon employeur tombe dessus, le lise et se fasse une meilleure idée de moi au quotidien, au travail et en dehors. Parce qu’une personne c’est davantage que ses qualités techniques, ce sont aussi ses capacités à créer une bonne ambiance au travail et à s’intégrer dans une équipe qui sont recherchées.
Pas étonnant que je retape l’esthétique du blog à la fin du mois de juillet, profitant de cette occasion pour apporter davantage de sérieux à son contenu, quitte à moins écrire.
Cette refonte a été l’occasion d’unifier ma communication en plaçant le blog comme étant une partie de mon CV, une partie de ma vie. Plus tard lors des entretiens il se trouve que plusieurs recruteurs étaient déjà tombés dessus par liens interposés, des commentaires sur d’autres blogs (d’où l’intérêt de commenter intelligemment) ou des recherches. Un point bonus puisqu’ils me connaissaient ainsi déjà avant que je les sollicite.

Dernier élément du triptyque : les réseaux sociaux. C’est à ce moment précis que j’ai trouvé une utilité réellement utile à Facebook. Ma présence sur LinkedIn était également devenue pertinente. Twitter a aussi connu un regain d’intérêt à mes yeux puisque j’ai pu suivre des personnes qui m’intéressaient et en apprendre davantage sur leur vie (infos à replacer lors d’un entretien, effet positif garanti).
Sur ces différents réseaux, dites-en un maximum sur vous sans tomber dans la naïveté mielleuse. C’est l’occasion de placer quelques détails plus communs sur vos goûts et centres d’intérêt qui n’auraient pas leur place sur votre CV.

Logo Facebook

§Se créer une présence en ligne : nouer les contacts

Période estimée : juin à juillet 2007

Il y a deux moyens de nouer des contacts professionnels : en allant directement à leur rencontre et via Internet.
C’est à ce moment là que j’ai réalisé l’importance et la valeur qu’a un carnet d’adresses. Vos contacts deviendront peut-être (et je l’espère) des amis, des partenaires professionnels voire vos employeurs et quoiqu’il en soit, ils seront de bon conseil, pourront vous refiler leurs tuyaux et même vous introduire auprès d’autres personnes.

Pour aller à la rencontre de professionnels, l’avantage est aux grandes villes (Paris et Lyon notamment) car malheureusement il y aura peu de chance qu’une grosse agence ou qu’un gourou traîne au fond d’une vieille grange à la campagne (l’ADSL ne va pas si loin ;-)). J’ai toujours pensé à emporter plusieurs CV avec moi (même si l’interlocuteur est déjà censé l’avoir). Je me suis déplacé pour discuter, exposer mes opinions, savoir comment leur travail était organisé et signaler que j’envisageais de changer de travail. Et s’ils ne recrutaient pas, c’était tout de même l’occasion ou jamais de glaner des informations : qui recrute, qui pourrait recruter et quelles sont les entreprises conseillées.

Ces contacts réels, je les ai inclus dans mon cercle de contacts en ligne. LinkedIn est un réseau social que j’estime beaucoup de par son côté qualitatif et professionnel. J’y ai moins de contacts mais je sais que je pourrai compter dessus. J’ai été agréablement surpris du nombre de Français inscrits sur ce site pourtant exclusivement consultable en anglais. Son homologue français est Viadeo mais je n’aime pas trop ce service car trop bordélique, moins bien fichu et surtout, de mauvais conseil : combien de fois ai-je reçu des mails automatique me conseillant de bosser dans la grande distribution alors que mon profil était orienté Internet ? Trop.

Facebook est LE réseau social qui grimpe, plus informel et moins “pro” mais où bon nombre de personnes sont inscrites. J’y ai repéré des amis que je connaissais, les contacts réels que j’avais ou que j’allais nouer et j’ai surtout scruté leur liste d’amis. Ca prend un peu de temps mais c’est très instructif, on découvre de nouvelles têtes et ça permet de sortir un peu des cercles de relations habituels.
Par contre évitez de céder à la tentation d’ajouter tout plein d’applications à trois sous (genre les Zombies etc.) et de spammer votre liste de contacts pour leur proposer d’adhérer à vos trouvailles. C’est pénible et ça pourrait se retourner à terme contre vous.

§La recherche active d’emploi

Période estimée : août 2007

Ca y’est, je dispose d’une bonne dizaine de contacts et j’y vois plus clair dans vos objectifs. C’est le moment de commencer à démarcher activement. Toutefois mettons-nous d’accord sur une chose : démarcher ce n’est pas envoyer un CV par email et attendre une réponse ad vitam eternam. A l’heure d’Internet, sauf annonce mentionnant le contraire, oubliez le papier et passez par les emails. Vous gagnez du temps, courrez le risque du spam et économisez du papier.

Voici comment multiplier les contacts :

  • publier des annonces de demande d’emploi (attention, selon les sites la qualité des contacts varie)
  • démarcher les entreprises qui recrutent
  • démarcher les entreprises qui vous intéressent

Systématiquement, une semaine après avoir envoyé mon email j’ai téléphoné pour prendre des nouvelles. Soyez malins en étant capable de donner la date exacte, votre adresse email d’expédition et l’objet du mail. Vos interlocuteurs trient le courrier donc ça leur facilitera la recherche tout en marquant des points sur votre organisation. Être fiable et rigoureux ça paie. Je n’ai donc pas hésité à demander de moi-même un entretien pour discuter de ma candidature : c’est plus facile d’en discuter de visu, d’afficher ma motivation et de convaincre le recruteur.

Si jamais on vous demande une lettre de motivation, surtout ne sortez pas de lettre bateau. Au contraire écrivez une lettre générique dont les parties sont modulables en fonction de l’entreprise : décrivez vos motivations, votre projet professionnel, les éléments marquants de votre parcours et ce qui vous pousse à candidater. Ne paraphrasez pas le CV, utilisez l’espace de la lettre de motivation pour écrire ce qui n’y figure pas faute de place. Vous aurez alors une lettre totalement personnalisée, adaptée à votre interlocuteur et qui vous multiplierez ainsi les chances d’attirer son attention.
Le recruteur doit sentir que vous apporterez à l’entreprise, peut-être même davantage que ce que celle-ci vous apportera. Le contrat doit être gagnant-gagnant.

§Conclusion

Tout changement de travail oriente sa carrière. Pour choisir au mieux son orientation, il vaut mieux disposer d’un maximum d’entreprises intéressées par son profil, ne pas accepter la première offre venue et tout le temps réfléchir à ce que l’on veut, quitte à remettre en question ses objectifs de départ. Le tout est de ne pas regretter, de bien réfléchir et d’user de son instinct pour sentir l’entreprise qui nous conviendrait le mieux. Mieux vaut être moins bien payé et avoir un job plus intéressant que l’inverse.

Quoiqu’il en soit pendant ma recherche d’emploi j’ai toujours été très tenté de dire à mes collègues que je comptais partir, que je cherchais ailleurs. Cependant par précaution j’ai attendu le dernier moment, celui de la signature du contrat. Cela évite d’être démissionnaire aux yeux des collègues, surtout si au final je ne trouvais pas de nouvel employeur.
En contenant cette joie de changer, j’ai évité du même coup de trop me laisser aller et de trop croire que j’étais déjà parti.

J’ai passé plusieurs mois à peaufiner ma présence et j’ai signé mon contrat en moins d’un mois. En montrant que j’étais une personne déterminée, motivée et désireuse d’apprendre, j’ai pu convaincre. J’ai reconnu mes points faibles, présenté mes atouts et montré que je savais où j’allais.

Au final j’en retire une expérience enrichissante, de nouveaux contacts et surtout le plus important, un nouveau boulot qui me plaît déjà.