☕️ Journal : Adultisme

Pendant longtemps j’ai cru que j’ai avais un problème avec l’autorité. Qu’on me renvoyait la colère que ça génère chez moi.

Enfant, je repense aux fois où on me disait “tu verras quand tu seras plus grand”, “tant que t’as pas 18 ans tu ne décideras pas sur X ou Y”, “de toutes façons je suis ton père/ta mère/ton prof alors fais ce que je te dis”.

Je vivais mal ces moments. Je pouvais avoir tort comme raison, mais dans ces moments, ça ne comptait pas. L’autre — l’adulte — avait raison avant tout parce qu’iel était adulte, et moi pas.

J’ai découvert le terme d’adultisme récemment, lors de discussions sur les oppressions pendant les sessions hebdomadaires de co-écoute (et aussi).

J’avais fini par intégrer que j’étais dysfonctionnel, et que ma souffrance n’était pas liée à une oppression/domination. Nommer certains de ces vécus au travers du prisme de l’adultisme m’ont redonné une place dans mes propres souvenirs.

Je n’ai plus besoin que les autres valident ce qui s’est passé car j’ai fait ce travail. Je peux en parler plus posément, notamment en demandant ce qu’il se passait pour l’autre à ce moment là.

Des fois, mes souffrances intenses n’étaient qu’un détail dans une journée bien remplie de quelqu’un‧e d’autre. J’ai même reçu des excuses.

C’est doux. C’est bon. Ça soigne une blessure qui ne demandait que ça.

Merci Caroline pour cet enseignement.