☕️ Journal : Une deuxième boucle

Une deuxième boucle, un deuxième passage par la case départ.
Ça fait déjà 3 mois que ce sac à dos contient ma maison, et que celui-ci contient mon bureau.

Crest. Quimper. Le Guilvinec. Chateauneuf-du-Faoû. Banyuls-sur-Mer. La-Bastide-de-Lordat. Mouscron. Paris. Crest.

Des vacances. Du travail. Une conférence sur le travail-mais-pas-que. Des retrouvailles. Des rencontres. Des quiproquos. Des résolutions. Des découvertes. Des rires. Des livres. Des randonnées. De la cuisine. Pour moi. Pour l’autre. Pour d’autres.


Et dans le sac à dos ?

Rien n’a bougé depuis le mois dernier : la météo (anormalement chaude) rend encore utile les affaires estivales. Les affaires de mi-saison sont les bienvenues pour les soirées fraîches, la montagne et les journées pluvieuses.


Ce qui a changé/bougé en un mois :

  • j’ai intégré ma sensibilité à l’ouverture/fermeture de mes interlocuteur‧ices — et à prendre en compte la mienne, en même temps ;
  • j’ai intégré que je suis triste de constater de la résignation en l’autre — à se fermer à une solution créative, à se résoudre à une situation insatisfaisante ;
  • j’arrive enfin à distinguer ces émotions sans me faire emporter par le torrent de celles-ci ;
  • j’ai réalisé que j’ai vécu dans des environnements affectifs qui valorisaient le “malheur”, les “tracas” et (polysémie) “la normalité”/“l’anormalité” (la tension qui s’exerce entre le deux) — à quel point ça m’a affecté sans que les adultes en question n’en prennent responsabilité ;
  • je continue de jouer avec le “chez soi” et “l’ailleurs” ;
  • j’ai apprécié passer beaucoup de temps avec moi-même (une facette joyeuse de “seul”) — dehors, dans un café, face à la mer, sur un sentier, dans un train. C’est essentiel à mon fonctionnement. Je le recherche et le désire ;
  • j’apprivoise avoir besoin de temps pour digérer des conversations. Sinon, ma qualité d’écoute décroit, et ça ne me plait pas que ça soit un état prolongé ;
  • je renforce l’écoute de mon corps, la confiance accordée, la verbalisation de ces sensations et la réception en retour de mes interlocuteur‧ices. C’est devenu un cycle d’interactions où je me sens à l’aise, proactif, tant avec des inconnu‧es que de personnes aimées…
  • … y compris quand il y a de l’enjeu (nouveau) ;
  • je renforce mes capacités à distinguer (en temps réel, avec du recul — et donc du temps seul). Ça aide clairement aux points précédents ;
  • … et notamment, distinguer ce qui m’appartient, ce qui appartient à l’autre, et le situer dans une conversation ;
  • je découvre les effets produits : formuler des excuses de qualité, accueillir là où on me dit que j’ai foiré, tenir ma position quand une demande est perçue comme “injuste” ;
  • j’ai bu peu d’alcool, mangé moins, perdu 5 kilos (depuis juillet) et commencé à retrouver de l’aisance dans mon corps.

Des lectures qui m’ont porté :

Un homme qui marche sur la plage du Guilvinec par beau temps

Beaucoup moins de peurs.
Beaucoup plus de joie.
Davantage de confiance en moi.
Un peu plus d’amour-propre, et davantage d’espace pour nourrir cet endroit que j’ai trop longtemps délaissé/délégué à mes relations sentimentales.