Quitter Twitter

Twitter, c’est un de mes premiers réseau social. C’est le seul réseau que j’utilisais à but professionnel. Ça a démarré en complément de ce blog, à une époque où j’étais focalisé sur les sujets techniques du web.

Twitter, c’est là que je retrouve les gens rencontrés lors de conférences, d’ateliers et de meetups. C’est en conférences, ateliers et meetups que je retrouve “en vrai” — IRL — les personnes dont je connaissais juste l’avatar ou le pseudo.

Twitter, c’est là que je trouve de la sérendipité. Sans chercher, sans efforts, je découvre de chouettes articles sur le développement web, sur des luttes anti-discriminations, des facettes d’histoires, ainsi que tout ce qui fascine, émerveille ou enrage les personnes que je suis.

J’ai quitté Facebook, LinkedIn, Flickr et Instagram sans regrets. Twitter, ça résistait.

§Des raisons de partir

J’ai décidé en 2019 de fortement réduire mes publications sur Twitter, et de me focaliser sur l’écriture d’un journal. Journal qui serait publié sur Twitter & cie. J’ai fini par arrêter de publier les liens sur Twitter.

  • j’ai envie encore et encore de réduire le bruit ;
  • je déteste le financement basé sur la publicité, la revente de données et sur de la controverse qui vire à la haine collective ;
  • j’ai abandonné l’idée d’y tenir une conversation sereine où on s’écoute ;
  • j’ai l’impression d’être sur un stream BFMtv permanent ;
  • j’abhorre la condescendance/scandales de modération.

Je n’ai plus envie de ce jeu là.

§Des regrets annoncés

Qu’est-ce qui m’a fait rester jusque là ?

  • la crainte du “loin des yeux, loin du cœur” (bien atténuée depuis que je ne poste quasiment plus) ;
  • c’est encore une source d’information qualitative ;
  • j’utilise encore Twitter comme login sur certains sites ;
  • je tiens à certains contenus et discussions ;
  • j’ai à cœur cette histoire de vie qui a démarré après avoir aperçu une feuille de laitue sur un avatar…

J’ai laissé trainer, trainer, jusqu’à une conversation récente. Puis une deuxième. Les deux remarquaient ma moindre implication. Mais l’une d’entre exprimait une révolte contre la modération problématique de la plate-forme.

§Posséder nos outils de communication

Mastodon est une alternative. Elle n’est pas parfaite. Elle a le mérite de laisser la responsabilité de la politique de modération à chaque instance (= une maille du réseau social). Elle a le mérite de proposer des modèles de financement des instances — du don, au mécénat en passant par son propre auto-hébergement.

La liberté d’expression est polysémique :

  • c’est un outil de contrôle pour les personnes de pouvoir (cette liberté accepte mal la contestation) ;
  • c’est un outil d’émancipation pour des personnes minorisées.

§Résolution

Ma résolution est : supprimer tout ce que j’ai publié (tant pis pour les souvenirs), et annoncer sur Twitter que je ne publierai/likerai plus rien (en faisant un lien vers ce billet).

C’est une sorte de lecture seule.
Et un jour peut-être je supprimerai mon compte.

En attendant, je ne nourris plus un écosystème publicitaire, gavé de mes données et de spectacles haineux.

Merci David pour l’inspiration.

Merci Claire, Maïtané et Alexis pour les discussions.