☕️ Journal : Dialogue avec une bergère
Ce dialogue a eu lieu lors d’un covoiturage entre Die et Rousset-en-Vercors.
J’ai été impressionné par les choix de vie de cette femme qui a été bergère pour s’émanciper de parents violents, puis paysanne pour offrir un lieu de vie sédentaire à ses enfants, et de nouveau reprendre le bâton de bergère pour changer de région.
En trente ans, le métier a changé : il est devenu plus fatigant, principalement parce qu’il faut ramener les animaux dans l’enclos afin de les protéger des loups. Ce qui est plus fatiguant pour l’humain l’est aussi pour les moutons, craintifs par nature : au lieu de choisir d’eux-même l’endroit qui les sécurise, ils sont contraints à marcher plus longtemps, et à se reposer dans des endroits qui ne leur plaisent qu’à moitié.
Le travail est rendu plus ou moins facile en fonction des éleveurs — ceux qui confient les animaux aux bergèr·es pour les emmener aux pâturages. Le niveau de confiance crée alors une relation qui oscille entre celle du client/fournisseur (je commande/j’exécute) et celle de pairs (on fait les choses ensemble).