☕️ Journal : Perte affective
Un des thèmes central du livre Pourquoi le patriarcat ? explorait plusieurs chemins sociologiques dans la construction genrée en opposition — qui conduit à un système nommé le “patriarcat”. Un thème était “le savoir”[1]. Un autre est le rapport à la “perte affective”.
J’ai revisité de nombreux événements de ma vie — vécus et observés — sous le prisme de la perte affective. Les ressentis. Les émotions. Les conflits. Les dénouements. Les mécanismes.
L’expérimentation “still face” citée dans le livre invite à observer ce qu’implique la perte de connexion à l’autre. Ça dure 2 minutes, ça dérange et peut être malaisant :
Je vois tout un tas de stratégies que j’ai pu (continuer à) mettre en place dans la vie :
- tout va bien : je suis proche de toi, je te dis “merci”, je t’écoute/tu m’écoutes, on se raconte mutuellement des choses — les postures sont symétriques ;
- j’attire l’attention : je te raconte des trucs avec une légère attente de réponse, je t’envoie un message, je te propose un rendez-vous — y’a un début de sensation de posture asymétrique ;
- je m’agite : je t’interpelle sur des éléments “négligeables” de la vie, je verbalise des choses autour de la répétition (“t’as encore oublié X ou Y”), j’invoque des trucs dans le passé (“c’était mieux avant”) ou dans un idéal où se rejoindre (“si on fait ça comme ça, c’est mieux”) — sensation accrue de posture asymétrique ;
- je me mets en colère : c’est le temps des reproches (“mais pourquoi t’as pas encore résolu ce problème ?”), je n’ai pas envie que ça continue ainsi et j’attire ton attention/te demande de l’aide pour résoudre ça à deux.
Ça vient ajouter de l’eau à mon moulin de ma compréhension de ma colère. Je gagne en finesse sur ce phénomène qui m’indique que quelque chose fait obstruction ou me coupe de quelque chose.
La pratique de la co-écoute m’aide à décharger ce qui m’ennuie. Je peux accéder à un état émotionnel apaisé, qui m’aide à décider quoi dire, quoi faire avec ça.
Ça m’aide à écrire une autre histoire que celle que j’ai l’habitude de (re)produire.
J’ai écris un petit texte en novembre appelé ces hommes qui savent. ↩︎